Dimanche 8.
Ce matin le vent était encore fort et nous avons hésité à voler. En plus, le temps de nettoyer le sable qui recouvre la machine…Pour ça il faut attendre d'avoir l'air comprimé pour la souffleuse ou l'eau pour le jet, mais les deux appartiennent à l'aéroclub local et le moins qu'on puisse dire c'est qu'ils sont pas très sympas, qualifions les sans barguigner de gros cons, surtout le chef pilote et le mécano, français évidemment, considèrent qu'ils sont chez eux et qu'ils doivent pas se laisser emmerder par des ''locaux'' ! Le monde à l'envers ! Putain comme je les hais !
L'après-midi, pendant une séance de tour de piste sur notre terrain de travail préféré, un de ces lacs asséchés qui bordent le littoral, plus de moteur en finale…La durite d'eau, en deux tronçons, s'est détachée au niveau du raccord. Deuxième panne en quelques jours, les chameaux commencent déjà à être blasés, toujours pas de vaches par ici. Cette panne la était prévisible, le constructeur nous a signalé le problème et préconise de doubler les colliers serflex à ce raccord. Mais nous ne l'avons point fait car qui doit acheter les colliers ? L'administration du parc national ou la garde nationale ? Ben le temps de savoir, panne moteur ! Pour pouvoir se faire dépanner, comme la radio ne passait plus avec la tour, j'ai contacté un vol d'Air Sénégal qui approchait et il ont gentiment fait le relais avec la tour qui a contacté l'aéroclub qui a daigné prévenir ma brigade et Sidi et Salem sont venu avec le J300 pour nous apporter outils et liquide de refroidissement.
Plutôt que de se contenter de doubler les colliers j'ai insisté pour que l'on fabrique un raccord digne de ce nom pour remplacer le simple bout de tube d'alu monté par Mignet. Ca palabrait dur mais agissait très peu parmi les mécanos, puis Salem le malin m'a dit ''allons voir mon cousin, il saura !'' Il m'a emmené au quartier des mécaniciens de bagnoles, le cousin qui tient un garage ou tout peut être réparé nous a confectionné la pièce à partir d'un vieux tube en ferraille, scié en long, refermé à la masse pour le réduire puis soudé sans masque, au jugé, sans regarder, chapeau !