Philippines 2012.
Ronda, Léona's House, novembre 2012.
Après une intéressante soirée passée à découvrir
quelques aspects typiques de la vie nocturne de Manille et une visite
dans un de ses nombreux ''parcs à thème'',
comme Stan les nommes, ou l'on peut trouver des hôtesses
très aimables, curieusement très peu vêtues sauf
pour leurs pieds fourrés dans des bottes à talons manifestement
inconfortables et incontestablement inutilement chaudes pour le pays,
nous avons repris l'avion pour l'île de Cebu.
L'ulm
doit y être basé, de plus, Stan possède y une
maison dans un petit village du sud de l'île, Ronda.
Très joli vol au-dessus d'îles fabuleuses, de
lagons colorés, de végétation évidemment
exubérante qui escalade de beaux cônes volcaniques,
exactement ce à quoi on peut s'attendre dans ces contrées
mais à la hauteur des expectatives. A l'arrivée à Cebu
c'est déjà la nuit. Elle tombe toute l'année
vers six heures dans cette partie du monde. Stan récupère
sa voiture, une riche idée d'en posséder une
et c'est parti pour un long périple, d'abord récupérer
son associé, JP, de l'autre coté de Maktan, l'île
de l'aéroport, ensuite nous passons à l'ancien
bureau qui va devenir la base logistique de l'activité ulm
puis nous passons rencontrer des ex (de frais) employés pas
loin des nouveaux locaux de la nouvelle boite au centre de Cebu city,
enfin nous partons vers le sud dans la nuit d'autant plus noire
que la caisse à Stan possède des vitres ultra fumées,
t'as l'impression de conduire avec un masque de soudeur
sur la tronche. Le trafic est comme prévu ultra dense, des
gros bus et des camions qui foncent, des tricycles taxis à pédales
qui rament, des vélos sans lumière, des petites motos
side-car emménagés en taxis sur lesquels on s'entasse à huit,
des minibus construits à partir de vieilles Jeeps récupérées
sur les bases américaines, rallongées, customisées,
superbes, les ''Jeepneys''.
Il y a des milliasses
de chiens nonchalants qui se prélassent sur la route, pourquoi
ils s'acharnent à se coucher dessus entre deux passages
de bagnoles mystère. Plein de gens papotent, assis sur le
bord de la chaussée, dos tournés au trafic avec un
total mépris du danger, mêmes des bébés
traînent la ! Stan fonce, les yeux écarquillés
pour essayer de distinguer quelque chose à travers son pare-brise
sombre, il a adopté une méthode de conduite qui consiste à signaler
son approche en pianotant de longue sur son klaxon, toutes créatures
sourdes en général et les chiens en particuliers y
risquent leur vie et la perdent de fait souvent. Brèfle, le
trip zenifiant au possible…
La maison de Leona et Stan est agréable, presque entièrement
construite en matériaux traditionnels, bois, bambous et feuilles
de palmes sur le toit, nul besoin d'air-con, l'air circule
partout, j'aime…Elle est à deux pas de la mer
toujours chaude, bien plus que l'eau de la douche.
Il
y a des dizaines de geckos qui se disputent bruyamment les meilleurs
emplacements de chasse autour des lampes perpétuellement allumées
pour éloigner les nombreux fantômes qui guettent dans
l'ombre…Pas trop de moustiques, quelques mouches collantes
parfois, ça va…Hélas le voisinage est rempli
de coqs égosilleurs pires que dans un Tex Avery, les
Philippins adorent ces bestioles, aujourd'hui nous sommes passés à coté d'un
rassemblement festif ou les locaux les poussent à s'écharper
en pariant gros sur leurs champions. Ca manque un peu de bêtes
tropicales, pas un varan visible, ni singe, ni serpent, ni oiseau
bigarré…A peine quelques beaux crapauds (bof) qui gambadent
sur la pelouse la nuit tombée. Nous faisons des balades en
voiture pour découvrir des spots posables en hydro, nous nous
baignons beaucoup, nous louons des pirogues à balancier (bancas)
pour faire des promenades en mer, nous mangeons des poissons grillés,
des mangues parfaites, nous buvons des bières le soir aux
terrasses des troquets en bord de plages au milieu de filles avenantes,
la dure vie des glandeurs européens sous les tropiques.
Malou la délicieuse
petite sœur de Leona et Andréa
la cuisinière nous mitonnent des plats somptueux, heureusement
pas trop caloriques, quand même j'ai réussi à imposer
que nous laissions au moins passer le repas de midi histoire de pas
nous boudiner plus que ça…
Calliopi's Café, Marigondon Crossing, Lapu-Lapu city,
lundi 26 novembre 2012.
Bon, résumons. Ca fait des jours que j'ai plus rien écris
dans ce journal et il s'en est passé.
D'abord, pour terminer notre petit séjour à Ronda,
mon habituelle petite grippe tropicale des air-con's s'est
déclarée, j'ai bien cru qu'elle allait
me pourrir la suite du séjour.Heureusement l'Actifed
local semble d'une efficacité redoutable, mon avis est
que ça doit pouvoir traiter un buffle…Nous sommes restés
at Leona's jusqu'à vendredi, le container ayant
emprunté un cargo peut être à pédales
vu sa lenteur. Nous avons donc du continuer de nous faire des petites
virées en moto, nous laisser nourrir par Malou et Andréa,
nous baigner dans des eaux chaudes et surnaturellement transparentes,
boires des coups dans des bars relax sur la plage en papotant avec
des créatures de rêve…
Vendredi matin enfin, retour vers Cebu City pour enfin récupérer
le container. Pour une fois, grâce à un timing incroyablement
précis nous choppons le camion juste quand il sort du port.
Nous voilà partis à traverser toute la ville vers le
spot, un endroit nommé fort à propos ''Air
Parc''. L'assistant du chauffeur du camion doit écarter
les milliers de fils électriques trop bas qui barrent la route
au mieux avec un bâton, au pire à la main au péril
de sa vie. grillera, grillera pas, suspense.
L'Air Parc est un chantier naval qui appartient à un
Américain, Scottie, fils d'un des milliers de GI's
qui ont séjournés aux Philippines. Son business c'est
de trimbaler les touristes du ''Shangri-la'',
un ''resort'' de luxe, en parachute ascensionnel.
Le lieu est un peu délabré mais gratos et bien équipé en
outillage. En plus il y a une quinzaine d'ouvriers efficaces
drivés par un Luis énergique, le container est déchargé en
un temps record, tant mieux, personnellement ma fin de crève
et la chaleur combinées me coupent tout début d'envie
de me bouger…
Pourtant nous avons attaqué et terminé le
montage de l'empennage. Premier problème un ridoir de
tension est naze, tordu à 45°, va falloir en trouver un
quelque part. Pour fêter ça nous sommes allés
manger chez Alex, sur la terrasse de l'immeuble ou Stan loue
un studio et ou nous dormons confortablement dans un raffut du diable,
celui du trafic intense plus…les coqs, même ici en pleine
ville ils sont légions…Ensuite nous allâmes écluser
quelques bières dans un ''lieu'' ou
des filles peu vêtues dansent mollement sur une scène
sans aucun zèle à l'exception de Amber qui y
met du cœur, sans nécessité vu que l'endroit
est quasiment vide. Les autres font ce qu'ils peuvent pour
me pousser dans ses (minuscules) bras, je résiste courageusement… L'épuisement
réel après cette rude journée nous fait collapser
assez vite…
Samedi.
Nous avons fini le montage avec René, pendant que Stan courrait
les shops pour trouver tout ce qu'il manquait : ridoir,
gonfleur pour les flotteurs, bricoles diverses…Nous nous sommes
fait bouffer les pattes par des petits moustiques diurnes terribles,
pas dérangés par la lumière du coup tu réalises
pas l'intensité de l'attaque ! Il faisait
une chaleur à crever mais ça y est demain nous essayons !
L'ulm a été porté jusqu'au bord
de l'eau par quinze Philippins enthousiastes, le Sky s'est
retrouvé avec plein de jambes et il s'est mis à marcher,
excellent !
Pour fêter ça nous sommes allés boire des bières
dans un petit bar karaoké sympa, plein de filles légèrement
vêtues, accueillantes et chantantes, mignon…
Dimanche.
Nous avons encore bossé dur pour fignoler la préparation,
régler le pas de l'hélice, finir le gonflage
des flotteurs, démarrer, découvrir que un carbu dégorge
de l'essence, démonter, nettoyer, remonter tout ça…Après
nous avons à nouveau sollicité les ouvriers pour un
dernier portage jusqu'à la flotte et le Sky s'est
retrouvé à flotter gracieusement.Hélas le vent
et surtout le clapot étaient forts il fallait attendre…
Attendre tu parles ! Le Stan trépignait sur la plage
tel un héron devant un aquarium rempli de grenouilles !
C'est parti, il n'y tient plus, il s'installe aux
commandes, le moteur déjà chaud démarre impec
et propulse le Sky vers le large et le clapot. Hélas la brise
est soutenue, rien à faire, l'ulm refuse de virer vent
arrière pour pouvoir partir vers des eaux plus calmes. Stan
insiste, traverse une première vague, une deuxième,
des litres d'embruns sont soulevés et partent dans l'hélice,
le bruit des pales à l'agonie déchire nos oreilles
et nos âmes sensibles…Stan finit par couper le moteur
pour se laisser dériver vers nous…L'état
des pales confirme le bruit, elles ont salement morflé, c'est
pas la cata totale mais elles supporteront pas longtemps ce genre
de traitement, il faut attendre…
Nous partons boire une bière et grignoter des brochettes dans
les paillotes du bord de mer, les heures passent et le vent faiblit
pas…Puis l'idée jaillit : et si on louait
un bateau pour remorquer l'ulm en eaux calmes ?
Aussitôt dit…Nous affrétons une superbe ''banca'',
sorte de grande pirogue à balancier de bambous portant un
grand plateau, des bancs surmontés d'un grand tau pour
se prélasser à l'ombre, génial. Nous y
attelons le Sky et vogue la galère !
Nous le larguons derrière un grand épis, plus de gros
clapot, parfait.
Stan un chouia stressé quand même décolle sans
problème et c'est le premier vol enfin, les Philippins
en sautent d'enthousiasme, c'est l'événement
local, c'est vrai que c'est beau ! Deux ou trois
passages et déjà il doit se reposer, la nuit et un
orage approchent…
Pour fêter ça nous finissons après le resto au
centre de Cebu City à Mango Bay, une place chaude entourée
de vraies boites laserisée, hyper sonorisées, designs
supers puis dans des bars avec des billards et des filles accueillantes,
peu vêtues mais ''présentées'' en
brochettes par des chefs, fringuées elles en noir, étrange…
Lundi.
Nous bossons avec René toute la matinée pour régler
encore quelques détails pendant que Stan et J.P. s'occupent
de problèmes logistiques dans leurs nouveaux locaux avant
leur départ. L'après midi, visite de Malou la
gentille qui vient charger la valise de Stan de stuff pour Leona.
La météo est plus clémente, Stan trépigne
d'envie de revoler avant son départ…
Moins de clapot cet après-midi, plus besoin de louer un bateau
pour se dégager. Stan part voler sans trop de problèmes
ce coup-ci, il a l'air de se régaler. Au tour de René qui
en meurt d'envie. Il décolle impec, sourire jusqu'aux
oreilles, et il vole, vole, on peut plus l'arrêter !
Il se pose parfaitement, une vraie démonstration d'amerrissage !
Du coup le Stan repart pour un bon tour. Il se pose, la nuit n'est
plus très loin, il faut encore rincer la machine avec une
sorte de Karsher improvisé avec le compresseur, un pistolet à peinture
et un bidon de flotte…
Pour fêter ça…pas de bar louche, Stan et J.P.
prennent l'avion à 22h, à la place nous partons
nous gaver de délicieuses grillades de porc et de poulet dans
des bouibouis en buvant de la bière, repas à 99% non
végétarien mais quelle barbaque ! J.P subit un
début d'attaque de PASS, le fameux Post Asian Stress
Syndrome, il faut presque l'extraire de force de la voiture
devant l'aéroport…
Mardi.
Nous bossons dur toute la matinée, surtout René, pour
réparer l'hélice achevée par les vols
de la veille, je fignole le réglage une dernière fois
et nous voilà fins prêts pour tenter notre premier vol
en double. Afin de s'éviter toute enclapotade excessive
nous poussons le Sky en marchand au fond de l'eau. Le fond
est inégal mais on a pied sur des kilomètres. Nous
démarrons sur de l'eau presque plate, taxiage pour avoir
de la place devant, plus aucun clapot et du vent, le bonheur du pilote
hydro. René te nous balance la puissance, le Sky monte au
surf sans problème, juste à corriger un début
de décro de second régime du à un manque de
netteté du palier d'accélération, rends
la main, làààààà…ça
y est, nous volons pour de bon !
Hé bé c'est un peu beau, des hauts fonds superbes,
plus loin le bleu foncé des eaux profondes au-delà des
tombants, des îles à perte de vue, houah ! Le paysage
tropical parfait, des lagons, des mangroves, des grandes bancas pleines
de touristes plongeurs, les plus petites des pécheurs…Par
contre la température de l'huile arrête pas de
monter, il faut rentrer mais quel beau vol ! Pour fêter ça
nous allons dîner dans un somptueux resto philippin avec cuisine
ouverte au centre de la salle immense, toute en bois, des grillades
parfaites, le riz à l'ail moelleux…Nous nous
terminons au Frolic, ce qui veut pas dire que nous consommons des
croquettes pour chat, non c'est bien d'un bar qu'il
s'agit, plein de filles peu vêtues et indulgentes pour
nos vieilles carcasses puisqu'elles entreprennent de nous masser
le dos,
à quatre, dés que nous sommes assis…
Mercredi.
Nous essayons d'améliorer le refroidissement de l'huile
en changeant le radiateur de place, pour qu'il soit mieux alimenté en
air. Nous repartons pour un nouveau vol d'essai, si ça
marche nous ferons un long vol, histoire de vérifier si le
paysage plus loin est prévisiblement le même qu'ici :
eaux claires, récifs, corail, eaux profondes bleu foncé,
bancas, cocotiers, la routine tropicale quôa…René,
optimiste a rajouté du pétrole…hélas
rien à faire, l'aiguille de tempé d'huile
s'acharne à grimper vers des zones dangereuses. Seulement
nous sommes bien loin de la maison maintenant ! Il faut se poser
et vite …Tu sais quoi ? Même pas un début
d'angoisse, c'est un hydro, nous pouvons nous poser partout !
Nous choisissons des hauts fonds transparents et calmes en direction
d'un petit village de pécheurs, plein de bancas amarrées
devant. Joli splash un brin vautré mais ces flotteurs pardonnent
tout, cinquante centimètres d'eau en dessous sur un
herbier marin, quelques palétuviers épars percent la
surface, une future mangrove ?
Nous taxions derrière
trois bancas de pécheurs qui nous indiquent la meilleure route
pour éviter l'échouage, devant le village nous
zigzaguons entre les bateaux pour garer l'ulm, des villageois
sont occupés à ramasser des étoiles de mer échouées
par centaines dans une eau à 45°. Juste le temps de faire
quelques photos et déjà il faut repartir, la marée
continue à descendre et nous risquerions de rester coincés
ici…
Nous nous laissons carrément dériver vers le large,
poussés par une bonne brise, allongés sur les flotteurs
jusqu'à avoir l'espace suffisant pour redécoler.
Le moteur à refroidit, c'est parti.
Décidemment ça chauffe, sur le trajet de retour nous
dépassons encore les 120°, va falloir faire quelque chose…
Pour fêter ça…nous allons dîner à Cebu
City, nous voulons trouver le ''Macaron Tango'',
une pâtisserie française tenue par un Rémi, ami
de Stan. Nous dînons comme d'habitude très bien,
Philippin bien sur, puis nous allons nous gaver de desserts réellement
délicieux chez le Rémi.
Pas de vrai stop dans un bar louche ce soir, Juste une bière
bue à une terrasse de Mango Place, partagée à part égale
entre des filles peu vêtues, genre de ''piranhas'' à la
Brésilienne et les moustiques. Les deux sont également
accueillants, bizarrement seul les seconds nous font fuir…
Jeudi.
Il faut tenter quelque chose…Une belle cogitation nocturne
m'a emmené à la conclusion qu'il faut fabriquer
une écope pour forcer l'air sur le radiateur. En plus
nous allons compléter le plein d'huile à bloc,
je me souviens d'avoir eu un excès de chauffe du à un
niveau trop bas.
Quand tout est prêt René pars essayer en solo, autant
ménager le moteur s'il chauffe toujours, consigne :
voler longtemps pour voir ce qui se passe. Il revient après
une heure de balade, tout joyce, ça ne chauffe plus !
Génial ! Nous partons voler à deux pour confirmer.
Et je te vire autour des iles paradisiaques, et je te fais coucou
aux plongeurs coréens sur leurs bancas blanches, nous posons
sur la plage d'une île de pécheur. Des dizaines
de mioches ravis nous accueillent, nous escortent dans un tour de
leur village. Nous repartons…Re-posé avec échouage
sur la plage blanche d'une mini île ou des taiwanais
se gavent de fruit de mer et de poissons grillés. Nous arrivons à gratter
deux assiettes arrosées par une petite bière fraîche…
Paaarrfaaiiit ! Landau, un musicos qui pousse la sérénade
pour les touristes nous fait visiter le village. Comme l'adition
est un peu salée nous n'avons pas assez de fric pour
payer, pas grave nous reviendrons demain…
Pour fêter ça, le soir, nous stoppons dans un bar qui
n'en est pas vraiment un mais plutôt un vrai bordel ou
on nous propose d'entrée un salon privé, qu'on
peut remplir à convenance de filles sublimes, même pas
possible de boire une bière au comptoir. Le gag c'est
que l'endroit est absolument vide et que les filles roupillent,
affalées sur les banquettes, même la patronne en écrase
sur le comptoir, tête posée sur ses bras en croix.
Nous fuyons…Nous tentons à nouveau notre chance dans
le karaoké le plus proche de la maison mais nous nous faisons
refouler, no, no, japanese only, no good for you…Ben merde
alors…Nous n'insistons pas, allons nous coucher, de
toutes façons vannés nous sommes…
Quelle bonne journée.
Vendredi.
Aujourd'hui grande première, c'est le jour ou
nous allons pouvoir voler sans bricolage préalable tout fonctionnant
enfin impec'. L'idée est d'atteindre la
grande île au sud-est, qui a l'air beaucoup plus sauvage…
Nous changeons par précaution le deuxième scotch de
protection en plastique qui recouvre le premier en alu car il commence à friper.
Nous taxions après notre traditionnelle poussette d'après
clapot, tiens un des allumages n'est pas très net, sans
doute un peu d'humidité…Un deuxième test
et ça a l'air ok. Nous nous alignons face au vent soutenu,
un petit clapot idéal frisotte la mer, ça va décoller à l'aise…
Ben non, ça décolle même pas du tout, le bazar
semble manquer de tours, impossible de l'accélérer
assez pour le sortir de la flotte…Retour vers la plage, le
René est un peu mortifié. Je fais un test allumage,
le moteur a carrément perdu un de ses deux circuits, pas la
moindre ratée, une coupure franche, il ne tourne plus que
sur un circuit. Et meeerdeee !
Au sec nous découvrons que l'impossibilité de
décoller n'est pas due à la panne d'allumage,
en fait le scotch en plastique s'est complètement décollé,
sûrement car nous n'avons pas pris la précaution
de nettoyer la vieille colle, et le rendement des vingt centimètres
de bout de pale, la partie primordiale d'une hélice était
complètement perturbée, elle ne risquait pas de nous
tirer assez pour nous faire voler…
Malgré ça nous ne pouvons voler avec un seul allumage
et prendre le risque de devoir se poser et attendre des secours si
le deuxième tombe en panne. Nous testons tout ce que nous
pouvons tester et la conclusion s'impose : la panne est
sérieuse, bien au-delà de nos possibilités d'intervention
limitées.
En plus il faut aller payer nos dettes sur l'île de Goahagan.
Il nous reste plus qu'à louer une banca !
En attendant
nous rentrons l'ulm dans le hangar. René nous trouve
deux plaques en fer pour improviser des luges que nous attachons
sous les flotteurs pour haler le Sky avec la voiture au plus proche
du hangar. Ensuite les ouvriers se chargent de le porter à l'intérieur,
ouf !
Juste à temps, notre banca est la. C'est une grande,
au moins quinze mètres, bien motorisée, elle fend le
clapot à vingt nœuds, à l'aise…Le
pilote doit faire un immense détour pour contourner les plateaux
de hauts fonds qui affleurent à marée basse. C'est
très beau, superbe balade, c'est le pied ce grand bateau
superbe que pour nous…
Pour débarquer sur l'île
nous devons louer une autre mini banca, la notre peut pas approcher à moins
d'un kilomètre, ça commence à faire chérot
pour payer une dette de 10 euros…Nous nous en acquittons auprés
de Landau, tout étonné de nous voir sans ulm, nous
buvons des bières fraîches mais bien trop chères,
rené achète deux jolies petites guitares (trop chères)
pour ses minots…Avant de partir on nous réclame une …taxe
de séjour ! Je commence à la trouver plus du tout
paradisiaque l'ile, ils vont finir par compter nos pas et nous
les faire payer !
Au retour nous rinçons le Sky à fond vu qu'on
va l'abandonner la pour deux mois…
Quand nous partons il fait nuit. Pour fêter ça nous
allons manger très bien dans un resto philipinno-chinois,
puis trop vannés par l'excès de soleil pour traîner
dans des bars louches nous rentrons nous pieuter.
Samedi.
Une dernière visite à l'ulm pour vérifier
une possibilité de panne qui m'est revenue dans la nuit,
dire au revoir à tous les ouvriers…La délicieuse
Malou, son frère John-John et un chauffeur viennent récupérer
la voiture en début d'après-midi, ensuite il
n'y a plus qu'à poireauter pour l'avion
de Manille vers 18 heures…Nous commençons à ressentir à notre
tour une attaque de PASS…
Manille.
L'hôtel Townhouse réservé par Internet
est un vrai Guest House à routards, et pas que des jeunes,
certains doivent sillonner l'Asie depuis cinquante ans !
la gentille Joana à la réception est un peu effarée
de notre idée saugrenue de réserver par Internet. Elle
finit par en retrouver une trace, découvre qu'elle a
aucune chambre qui correspond à notre demande, improvise un
jeté de matelas par terre pour nous dépanner en promettant
que ''tomorrow you change''...
Bien sur nous ne pouvons prétendre à aucun discount
car avec cette saloperie de réservation ''on line'' le
prix, bien plus cher que celui affiché à la réception,
ne peut être modifié, diverses com's obligent.
Merci Internet !
Petit tour à Makati juste pour dire, une seule bière
consommée sagement dans un bar ouvert sur la rue et dodo.
Très bon dodo, le lieu est incroyablement calme, en retrait
du boulevard et y'a pas un coq !
Par contre je découvrirai que j'ai nourri des habitants
locaux, je vais me taper une bonne semaine de grattage intense, sûrement
pas des moustiques…
Dimanche.
Manille, dernier jour Philippin.
Nous visitons la vielle ville, enfin le peu qu'il en reste.
Elle a été détruite tous les cinquante ans en
moyenne par des tremblements de terre puis une bonne dernière
fois par la guerre du Pacifique quand les Philippines étaient
américaines…
Le soir nous découvrons un autre quartier chaud, Malate. Avantage
sur Makati, il y a plus de bars ouverts sur la rue, pas que des clubs
fermés et plein de vrais restos dont le fameux Aristocrat,
comme son nom ne l'indique pas le lieu n'a rien de select,
c'est un gigantesque resto ou les serveurs communiquent par
radio, les tables se renouvellent en permanence, il semblerait que
c'est un des temples de la vrai cuisine Philippine et c'est
putain de bon ! Excellent quartier, plein de bars, d'animation,
en plus tous les bons budgets hôtels sont la, il faudra descendre
la à notre prochaine visite…
Un typhon approche des Philippines. Hélas il arrive par le
sud est, il ne nous empêchera pas de rentrer, en plus Cebu
est pile sur sa trajectoire, détruira la maison de Stan ?
Le hangar avec l'ulm dedans ? Suspense…
Dimanche.
Décollage dés l'aurore, nous passons par Pékin.
C'est moche vu d'en haut et c'est glacé,
les rivières, les rizières sont gelées…Il
fait 1° au sol, déprimant…Le grand vol de retour
passe par le lac Baïkal puis survole toute la Sibérie,
frôle le cercle polaire, le paysage est sublime et terrifiant,
des fleuves gigantesques et glacés, des forêts figées
par le gel, brrr…
A Paris nous avons à peine le temps de sauter dans le RER
pour filer à Orly…Quel retour parfait pour se demander
ce qu'on fout la…
Nous débarquons à Marseille après plus de vingt
heures de voyage, Thierry est la, le bras en écharpe, il fait
pas trop froid, nous tombons de sommeil…
Jorje, 3 décembre 2012.
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