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Jamon & Cerveza Tour

Andalousia 2013


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Les équipages.

Sergio et André Grenier sur Skyranger,

Alex ''Montreurdepuss – Jolipapa'' Bonnet et Pierre Roustan sur Skyranger,

Coco et Éric Mathieu sur Skyranger,

Daniel Petit et VFX sur P92,

Jean-Marie Silve et ''Silvette'' Françoise sur Pioneer 200,

Jorj '' Guru'' et Alain Bretsztajn ''Bret'' sur Fk9,

Robin Recordier et Sam sur Cora.

En plus le Shark de Gilles devrait passer une soirée à Grenade avec nous en allant au Maroc et Jérôme Moulet sur son Pioneer 300 ainsi que Thierry

'' Leader'' Coutant avec Pascal Carrasco sur Allegro pourraient nous rejoindre s'ils arrivaient à se dépatouiller de leurs obligations professionnelles.

Lundi, Salon – Perpignan.

Le Mistral annoncé est très modéré d'autant que nous volons haut pour traverser directement les diverses zones qui nous barrent la route. Silve fait la radio et le transpondeur pour nous, Alex fait de même pour les Sky et le Cora, le P92 se dépatouille seul au grand désespoir du contrôleur de Montpellier. Bret, mon copilote, découvre les joies du vol en suivant un autre ulm de près, pas sûr qu'il se rappelle beaucoup du paysage vu la concentration du garçon ! La météo est parfaite, une Tramontane à peine notable à l'arrivée sur la base de Torreilles, belle visi, plein de moutons blancs sur la mer... Nous faisons le plein des machines, nous buvons un café avec Lopez, le seigneur des lieux et nous voilà prêts au départ... Robin m’appelle : ''c'est normal ce jeu sur le réducteur ?'' Non c'est pas normal, manifestement le Cora n'ira pas plus loin pour aujourd'hui ! Robin et Sam sont fort contrits et nous les abandonnons avec regrets mais c'est bien qu'ils aient découvert le problème ici plutôt que sur les montagnes...

Perpignan – Barcelone-Avignonet.

Nous décollons vers le col du Pertus pour passer en Espagne, c'est facile, juste à suivre l'autoroute. L'air est calme, un peu de vent nous pousse, ça devrait taper derrière les reliefs. Effectivement, ça remue, mais modérément, des beaux nuages s'accrochent au relief beaucoup plus tourmenté après la frontière. Silve donne des leçons de vol à voile efficaces, certains voient passer des Boeings plus bas qu'eux !

Posés sur la belle piste en dur d'Avignonet de l'usine Airbet qui fabrique notre futur Autogyro. Le souriant Jordi Llobet nous y accueille, il nous commande des taxis pour la ville proche. Bien sûr, ils ne peuvent prendre qu'onze personnes sur les douze à trimbaler, il faut faire (tient tient) un autre voyage, car on peut pas exceptionnellement se serrer un peu.... Ça me fout les glandes, je pars à pied !

Sergio me récupère à mi-parcours, toujours ça que ces voleurs n'auront pas... Taxi 1.

Barcelone.

Première urgence, une fois installés à l’hôtel Domo de Vilafranca de Penedes : se trouver un bar à tapas pour se caler la dalle qui rend nos pilotes mous du genou. Facile, on connaît, y'a qu'à suivre la rue principale... Bières fraîches pour tous, sauf VFX qui n'en boit jamais et qui attaque au rouge. On revit ! Ensuite, train jusqu'à Barcelone, la moitié de la troupe roupille, faut avouer que c'est un vrai tortillard et que le paysage vaut pas tripette...

A Barcelone, nous marchons... Pour aller montrer la Sagrada Familia à ceux qui connaissent pas, puis les taxis locaux refusant la course sous prétexte que c'est trop près,,, ? pour aller au super resto à tapas que nous connaissons... Bières, tapas, vin rouge ou blanc, haaaa ! Plus de marche, métro pour aller sur la Rambla, la totalité de la troupe resquille vu notre incapacité à comprendre le système de paiement.

Une dernière bière, quelques mojitos et des glaces puis il est temps de rentrer en taxis à prix négocié par Coco. Sauf que, évidemment, les chauffeurs Pakistanais n'ont aucune idée de la distance du bled, un bon 50km, en plus ils se traînent, les camions nous doublent sur l'autoroute, bref à l'arrivée nous payons le double du prix annoncé ! Taxi 2.

Mardi, Barcelone – Valencia-Olocau.

Super vol en grande partie sur la mer, le paysage est parfois superbe (delta de l'Ebre) sinon la côte est bien massacrée par le tourisme mais la mer est belle, un petit vent nous pousse... Accueil sympa de Yago à Olocau, une belle piste de 500 mètres en herbe avec des hangars immenses dont un carrelé comme une piste de danse. Nous buvons des cafés, Yago nous emmène chercher de l'essence...

Olocau – Grenade

Silve et Silvette décident d'aller à Cordoba plutôt qu'à Grenade qu'ils connaissent déjà.

Nous décollons avec une météo de rêve, des thermiques modérés et utiles, un joli vent de nouveau portant... Paysages carrément somptueux, au début des montagnes boisées creusées de gorges, des barrages bleus profond dont un absolument incroyable au sommet d'une montagne plate... Ensuite nous survolons des hauts plateaux plus dénudés, des champs immenses posables décontracteurs après les reliefs trop raides, sont dominés par des ''mesas'', des sommets escarpés et plats, couronnés de laves volcaniques, des superpositions de roches étonnantes, une vraie leçon de géologie... Le sol monte encore puis se craquelle, se vallonne, se creuse de gorges. Au loin les sommets de la Sierra Nevada culminent à plus de 3000 m, nous contournons ses contreforts de plus en plus élevés, certains pics dépassent les 2000 mètres... Des lacs de barrage retiennent l'eau des nombreux canyons, les oliviers poussent sur des milliers d'hectares de cultures en terrasses, c'est superbe !

Serge s’inquiète de son autonomie, nous posons pour un check pétrole à Caravaca de la Cruz, une piste déserte, en montée, tracée au bord d'une carrière...

Pas d’inquiétude, tout le monde a largement de quoi finir l'étape, ça repart...

De plus en plus de montagnes autour de nous, des gorges taillées par des torrents anciens, des montagnes sculptées par le ruissellement. Nous y sommes. VFX se demande où est la piste de Aeroveleta, le GPS lui indique pourtant qu'elle est là... Normal, il est pile au dessus, classique ! Encore un terrain en montée, au milieu des oliviers cette fois et pas des bébés !

Accueil étrange de Julio Lopez qui ne sort même pas de son bureau pour voir les cinq ulm français qui débarquent chez lui. Coco doit lui téléphoner pour le faire apparaître à sa fenêtre ! Un personnage ! Par contre efficace : il nous trouve un hôtel à Grenade, des taxis, nous promet de s'occuper de nous fournir de l'essence...

Coco reçoit un message, l'Allegro ne viendra pas, dommage.

Mardi, Grenade.

L’hôtel est confortable, en plein centre ville, absolument dénué de caractère mais nickel et pas cher.

On y débarque en début de soirée, juste à l'heure pour aller se boire des bières bien frappées en dégustant des tapas servies d'office, gratuites, quel pays civilisé ! Nous goûtons le ''jamon iberico'', une pure merveille.

Après resto pour la troupe affamée, en plein centre touristique certes mais tout est bon, de bonne qualité et pas bien cher.

Nous sommes tous repus, moulus, vannés mais ravis, au dodo, sans aucune obligation pour le lendemain, paaarrfait !

Mercredi, Grenade.

Visite de l'Halambra pour les lève-tôt malins qui ont acheté des tickets dès le matin : le Petit, Bret, P. Roustan, A.Grenier. Les autres, les traîne au pieu et moi (encore un petit somme, 'n'a tot la journée), malgré une queue de trente minutes n'obtiennent des billets que pour une visite nocturne d'une partie limitée des palaces et jardins. Tant pis, pour se consoler : bières, sauf VFX qui se siffle sangria sur sangria, '' elle est légère'' déclare-t-il au quartier entier, tapas. Ensuite glaces, une dernière balade dans les rues pittoresques et longue sieste bien méritée, on en chie...

Réveil vers 19h30, bières, tapas histoires de prendre des forces pour la visite nocturne qui vaut le coup, bien moins de monde et c'est superbe. Ces rois savaient vivre, tout est élégant, léger, la différence avec le style lourdingue et prétentieux du furoncle renaissance construit au dessus des palais maures après la ''Reconquista'' saute aux yeux. Les prouesses des artistes pour réaliser de l’exubérant tout en respectant le cadre strict des obligations religieuses (ex : pas de représentations humaines permises) sont étonnantes... Après ? Bières, sangria, jamon, glaces, admiration des cohortes de filles qui sillonnent la ville pas plus vêtues que celles de Liverpool un samedi soir mais nettement plus jolies...

Jeudi.

Une équipe restreinte pour faire des économies de taxi part faire les pleins des machines, les autres travaillent sur la nav' du lendemain.

Évidemment le taxi se perd, râle, on sent qu'il considère que c'est notre faute d'avoir osé l’entraîner dans cette galère... Ça nous coûte un bras. Taxi 3 !

Julio nous promet une autre tournée d'essence pour le lendemain de bonne heure et nous propose de nous emmener le soir dans un ''vrai'' bar à tapas. Par ici, les tapas sont gratuites et accompagnent d'office les consos dans les bars, nous trouvons déjà ça fabuleux alors nous sommes impatients de découvrir le ''must'', surtout Coco, la seule qui parle correctement Espagnol et qui va être préposée à la conversation avec ce charmant garçon qui semble d'ailleurs la kiffer grave !

Coco reçoit un message de la maison, le Shark s'est vaché vers Montpellier, problèmes d'injection, il ne nous rejoindra donc pas.

Retour en ville, bières et tapas (standards plus) sous la ''Plaza de Toros'' puis sieste réparatrice après une virée collective au sommet d'un des quartiers- colline qui surplombe la ville, super vue sur l'Alhambra.

Rdv à 21h avec Julio sur une plaza. Il arrive en scooter et nous guide vers un bar au décor moderne, plein à craquer de jeunes bruyants. Le doute nous gagne sur la qualité du lieu mais truc prend les choses en main, il se fraye d'autorité un accès au comptoir, commande bières et sangria, réquisitionne une table... Les tapas sortent de la cuisine et c'est du sérieux : des encornets fondants sauce à l'ail sur une colline de patates sautées, du poisson recouvert d'une purée de tomates fraîches, des fritures de la mer, des tellines... Tout ça en ne payant que la bière ou le vin, mémé pas DIX euros par tête ! Incroyable pour nous Français si bien enflés de longue à la maison (à tel point que le patron des lieux découvrant que nous sommes provençaux, clame à tue-tête : « Entrez ! Venez manger des fruits de mer au prix d'une bière à Marseille ! ». Le pire c'est que c'est pas faux...).

Nous nous finissons dans un autre bar plus calme au décor plus typique, les plus courageux se sifflent quelques cocktails.

Demain nous décollons de bonne heure alors dodo.

Vendredi, Grenade – Torremocha.

L'essence est bien là au petit matin comme promis par Julio.

Cette fois, les taxis ne se sont pas perdus car nous les avons guidés.

La météo semble parfaite, quelques stratus au fond des creux, rien de méchant. Nous décollons vers Fuenterobles, étape intermédiaire au nord-est, bien à l’intérieur des terres pour éviter le mauvais temps annoncé sur la cote et pour le plaisir de découvrir du pays.

Balade encore extraordinaire, toujours des hauts plateaux à couper le souffle, on voit à des centaines de kilomètres, des chaînes de montagnes abruptes et verdoyantes, des lacs de barrage au fond des vallées encaissées, des villages blancs, des châteaux-forts intacts... Le vent est... arrière bien sur, laminaire, un rêve.

La plate-forme de Fuenterobles est en altitude, pas bien longue mais heureusement en légère montée... Pas de vent au sol ou peut être un léger arrière. Le Petit et VFX se posent en premier, sans problème, à nous. Décidément c'est pas bien long, nous touchons, roulons un peu vite, il faut freiner. Pas géniale la piste, un creux, une bosse, un clonk, fort le clonk ! Nous roulons au parking pour inspecter la monture... Pas de dissymétrie sur la cellule, visiblement rien n'est cassé ni plié, ouf ! Une deuxième inspection par acquis de conscience... Rien sauf ce boulon qui pend au bout d'un fil de fer... Merde, c'est une des quatre vis qui tiennent le train d'atterrissage qui a pété et le reste de la tige est coincé à l’intérieur du métal, la cata !

Il faut appeler mais qui ? Coco s'y colle, heureusement qu'elle est là, elle assure sur cette virée. Elle finit par trouver un pilote local qui hélas est trop loin pour pouvoir intervenir mais qui lui passe le téléphone d'un autre qui va appeler lui un troisième... Commence l'attente, loin de tout, au sec, avec des milliasses de mouches pour nous tenir compagnie.

Enfin José rappelle, il passera dès qu'il peut, pas avant une bonne heure. Chacun adopte une stratégie d’attente. Bret dort, sous un arbre ou à l'ombre du hangar, indifférent aux mouches mutines, quelques unes gentiment piquantes, certains partent chercher une entretoise perdue sur la piste (et la trouvent), d'autres écoutent de la musique en grignotant des amandes, hélas ça donne soif et la plus proche bière est à des kilométrés, ou explosent leurs forfait de portable en téléphonant en France pour s'occuper. Alex décide de tenter l'extraction avec son couteau suisse et les deux outils que nous trouvons dans nos bagages...

Enfin notre sauveur déboule. Constatation du problème, commentaire : ''male, male...'' Merci !

Nous partons chez le mécanicien de la ville proche. Le temps d'expliquer le problème, réunir des outils, charger une perceuse sans fil car le terrain est dépourvu d'électroche et voilà le brave mécanicien au boulot...

Sa perceuse est exsangue, il a pas le bon extracteur, il peste, râle...

Alex commente en pro : ''C'est pas gagné...'' Meeeerrrci !!!

Nous repartons chercher un endroit pour recharger la batterie de la perceuse... Heureusement le mécano a un éclair de génie, il s’arrête chez un réparateur de tracteur, se fait prêter une perceuse sérieuse. 20mn après c'est fait, boulon extrait, changé, serré, nous pouvons repartir !

En avant, il est 17h et quelques, nous sommes bloqués là depuis midi.

Encore un vol de rêve jusqu'à Torremocha, une belle piste longue et asphaltée perdue au milieu d'un plateau immense à 1 000 mètres d’altitude.

Arturo et sa femme,Elisa nous y accueillent chaleureusement. Ils volent sur des Savage flambants, dotés de roues énormes, le genre d'avion qu'on voit rouler sur l'eau sur YouTube ! Ils nous font le plein des machines, nous emmènent au routier proche pour que nous puissions dormir au chaud car il caille un peu, après avoir bu des bières et mangé du jamon bien sûr.

Ce couple est énervant, ils sont beaux, très beaux, absolument sympathiques, ils pilotent tout les deux, 6 mois ici et 6 mois en Alaska et ils se la pètent même pas...

Samedi, Torremocha – Pamiers.

La météo s'annonce parfaite pour rejoindre la France en sautant les Pyrénées, ça se refuse pas !

Comme d'habitude un petit vent idéal nous pousse... Devant nous, tout est dégagé, on voit déjà les crêtes des montagnes au dessus de la brume à 200 km au loin. Par contre vers la côte à l'est, ça semble nettement plus bouché. Bret suit le P92 avec décontraction, il commence à être bien rodé à ce petit jeu, je peux glander tranquille, le paysage est facilement identifiable avec des amers tellement remarquables : tiens, le sommet conique isolé sur le plateau, tiens, la seule rivière avec de l'eau, pas un vague canyon sec, ho ! L'autoroute avec le train à coté ! Là, les deux barrages entre lesquels on doit passer... Tout ça repérable à 30 km à l'avance...

Le relief s’élève, nous montons avec lui. Tout est calme, les sommets des Pyrénées se rapprochent, il faut monter, encore plus, 3 000 m, 3500... Nous voilà au milieu des pics, et bé c'est raide, impressionnant ! Nous sommes entourés de crêtes escarpées, de lacs de montagne, de gorges vertigineuses, splendides … N'en parlons pas au Rotax... Les tempés sont bonnes, un peu fraîches mais ça va, la pression d'huile o.k. Plus que quelques sommets enneigés coté français et c'est la longue descente vers Pamiers dans un ciel limpide. Au loin, un front de mauvais temps ondule sur le Massif Central...

Pamiers.

Ça y est, c'est la France !

Un bouledogue avec l'accent du Sud-Ouest râle qu'on ose lui réclamer de l'essence, le sandwich-canette à la baraque des paras coûte 10 euros : nous sommes à la maison !

Les pleins faits, nous repartons vers Eyguières cette fois. Une petite escale à Lezignan pour essayer de comprendre d’où viennent les odeurs d'essence dans le P92. Rien de flagrant, peut-être un bouchon pas très hermétique.

Un peu de turbules jusqu'à la mer, la confrontation entre une petite Tramontane et du Sud marqué sur la Méditerranée. Que le meilleur gagne, ça nous est égal, les deux nous poussent au cul !

Alex et P. Roustan qui ont décollé avant nous pour passer sur la Grotte à Papa, (une longue histoire) nous précèdent à l'arrivée à Salon, ils annoncent fièrement à la radio '' Ulm Skyranger Tango India de retour de Granada à trois minutes de la verticale''...

C'est fini, le ciel se couvre, pas la moindre tapas en vue... Buvons un café...

Jorj, 2013.