Jeudi dans la nuit vers 4h du mat', donc vendredi en fait, pas sommeil.
Troisième nuit au parc national du banc d'Arguin, dans un bled au nom imprononçable, prés du cap Timiris, limite sud de la réserve.
Vols superbes depuis trois jours, c'est le paradis de l'ulm par ici, enfin presque on va le voir…Nous avons décollé de Nouakchott mardi matin, il faisait très beau et nous en avons profité, vol tranquille jusqu'ici, 170Km sans aucun risque de se perdre, l'océan Atlantique à gauche, le désert (vous reprendrez bien une tranche ?) à droite et tu t'arrête au premier cap ! En plus nous avons un GPS ! Tant mieux car personne n'a été foutu de nous fournir la moindre carte…
Au départ, après des heures de tractations entre Omar et Philipe pour savoir qui paye quoi, j'ai d'ailleurs perdu le fil, nous devions faire le trajet avec le J300 piloté par Sidi et le coop''instructeur'', mais il (le français) voulait être sur que le camion logistique suivrait bien, pas confiance dans la fiabilité des bougnoules comme il dit ce sac de merde, hors il ne pouvait partir que l'après-midi le camion, question de marée, la route passant par…la plage ! Du coup nous sommes arrivés avant tout le monde avec mon élève, le Lt Ahmed, nous avons eu toute la journée pour nous installer dans la base très confortable du PNBA, goûter l'excellente cuisine du chef cuistot, choisir les meilleures chambres, discuter avec le très sympathique scientifique en charge du centre, tout bien…
Nous avons refait un petit vol touristique, avec Philipe qui était déjà la, c'est beau, il y a un petit village de pécheurs, nettement moins douillet que la base, disons franchement misérable, baraques branlantes en tôles archi rouillées à cause de l'air marin, heureusement les tempêtes sont quasi inexistantes par ici, hautes pression permanentes de l'anticyclone des Açores oblige. Ces pécheurs pratiquent une pêche incroyablement dangereuse au…muge, surtout pour les femelles, qu'ils piégent dans des filets, aidés parfois par des dauphins qui servent de rabatteurs, très prêt de la plage. Le jeu consiste ensuite à attraper les bestioles à la main pour les balancer sur le sable, ça semble simple sauf que les poissons pèsent souvent leurs 15 kilos de muscle, avec des nageoires effilées et coupantes, c'est très violent et les accidents sont fréquents, les poissons affolés sautent dans tous les sens. Tout ça pour récupérer leurs œufs, une sorte de caviar vendu presque au prix du vrai, en Italie je crois, appelé la ''poutargue''.
Il y a des bras de mer, des îles de sable, des hauts fonds verts, des herbiers marins, des mangroves, puis la cote ocre et le désert à perte de vue…Bien sur des millions d'oiseaux profitent de ce paradis, c'est la Camargue mais en dix fois plus grand !
Le soir le J300 se pose puis la bagnole du commandant Omar et le camion arrivent, ils sont passés in extremis, le camion à échappé de