casse, à peine une micro fêlure sur le carénage, ouf ! Putain je suis fou de rage, à cause de moi et de ces débiles encore plus, ils pouvaient pas me prévenir clairement de l'état du terrain ? Et ça se prétend instructeur !
Pour tirer l'appareil jusqu'à la plage, paradoxalement le seul endroit ferme, c'est tout un bintz, pas moyen de faire comprendre aux soldats par ou le prendre sans risquer de l'endommager et les gradés ne veulent pas se salir les mains…
Puis Omar à un trait de génie, il déroule son turban et s'en sert de corde pour l'atteler à l'avant de l'ulm, en poussant un peu au cul ç'est impeccable.
La marée est haute, il faut attendre après 16 heures pour avoir assez de place pour décoller. Nous partons tous sur une lanche pour l'île. J'ai les glandes et ça monte encore d'un cran quand Omar vient m'entreprendre, il me sort qu'il est très étonné qu'on se soit posé la, qu'il n'y avait pas de raison, que le rendez-vous a toujours été l'île (tu parles, les coordonnées gps je les ai inventées !), en plus faut pas se poser comme ça, faut reconnaître le terrain, c'est ce qu'ils font toujours, eux…S'il ne faisait pas son quintal de muscles je me l'étranglerais bien ce faux-cul !
Enfin j'essaye de me calmer, je me dis qu'après tout c'est leur pays, leur bordel, leurs gradés, leurs pilotes, que moi je suis la pour éviter la casse et que finalement c'est ce que j'ai fait.

L'île d'Arguin est grande, aride, rocailleuse, le village est petit, pauvre, des baraques en tôles rouillées comme d'habitudes et quelques maisons en dur, celles des ''notables''. Au centre du bourg, le maire nous accueille sous une grande pergola couverte de tôles, accueil toujours aussi sympa, il y a même quelques filles très jolies et…99 milliards de mouches, tu t'assois t'en es couvert mais faut faire comme les locaux, les accepter stoïquement, y'a pas le choix sinon tu craques…
Nous visitons l'île, guidés par le maire, étrangement ils ne manquent pas d'eau, il nous fait découvrir une grande citerne naturelle souterraine, suffisante pour tenir l'année entière. Salem attire mon attention sur l'intérêt marqué que les délicieux petits canons suscitent auprès d'Omar et sa clique…
Retour à l'ulm vers 17 heures après une superbe traversée en lanche, avec une bonne brise portante, à peine en 30 minutes, quel plaisir…
Nous décollons sans problème avec Salem de la plage, bien plus large et dure à marée basse, et nous allons jusqu'à Ouik ou le J300 nous attend pour nous donner un peu d'essence. Il nous reste 7 ou 8 litres, nous aurions peut être pu poursuivre jusqu'à Timéris, ne tentons pas le Diable…Nous repartons presto, le jour commence à décliner pour poser juste après le magnifique coucher de soleil sur l'océan Atlantique.