Tiens le roulage est génial, ça vire dans un mouchoir, les suspensions sont parfaites, ce moteur Jabiru tourne comme une horloge.
Je m'autobriefe : C'est un deux axes, tu fous les gaz et tu le laisse vivre, il est auto stable, il vole seul !
Alors je fais ça, à fond les manettes, putain ça vole déjà et ça grimpe, grimpe…Ca ballote un peu dans la turbule mais je passe en quelques secondes l'inversion à 200m, j'ai plus qu'à réduire le moteur, réduire, réduire encore, quelle puissance, ça y est, je suis en palier ! Je découvre que ça vole vraiment seul ce bazar et en plus c'est maniable. Un peu surprenant quand on vient du 3axes cette façon de s'incliner, légèrement différée quand on met du manche, enfin du volant, mais on s'y fait assez vite. Une vague d'optimisme m'envahit, je sens que la suite va être relax, enseigner sur une machine aussi sure et simple sera du gâteau…
L'atterrissage se passe bien, un peu de turbulences en finale mais il suffit de l'ignorer et surtout de ne toucher à rien, le Balerit fait tout le boulot, y'a qu'à arrondir et maintenir le palier jusqu'au demi-décrochagee invraisemblablement lent, un jeu d'enfant, quelle bécane facile !
J'ai testé le vol lent et c'est vrai que c'est rigolo cet appareil qui décroche pas vraiment, on a l'impression de s'arrêter en l'air mais en fait ça vole toujours, pas de buffeting, rien, juste ça descend doucement…Amusant.
Après nous partons en patrouille avec le J300 pour reconnaître la piste de secours, en fait un immense terrain plat et circulaire, une lagune asséchée en bord de mer, souple au roues, géniale pour pouvoir toujours se poser face au vent, idéale.
A l'aller je vole avec mon premier élève le lieutenant Ahmed, un jeune officier donc un Maure, au retour je prends mon deuxième, le sergent Salem, un Bambara, manifestement plus doué que son chef, qui a fait le voyage aller avec Sidi, le chef pilote des J300 que je viens de bombarder assistant instructeur.
Le soir je me paie le luxe de tenter un vol avec 20 Km/h plein travers, finale bien turbulente et ça pose impeccable, juste il faut filer le petit coup de manche pour réaligner le nez à la seconde ou les roues vont toucher, une question de timing. Que demande le peuple ?
Le gag sur cette piste c'est qu'elle est traversée en permanence par des piétons qui l'utilisent comme raccourci. Comme le balerit est assez silencieux a l'attero, ils nous entendent pas venir et détalent à la dernière seconde. Les plus inconscients arrivent même à dégager la piste quand ils perçoivent le bruit des pneus, non pas les nôtres mais ceux des Airbus sur le bitume !