Mardi 3 février.
Après ces quelques jours d'instruction sur la machine, je
confirme la facilité de l'engin et ma bonne première
impression. Tout de même le vent de travers est réellement
problématique, un coup ça peut passer mais le tour d'après
il suffit de se choper une petite rafale à dix mètres de
haut en finale et ça peut devenir très merdique. En fait
il faut arriver à ras du sol, réussir à stabiliser
la bête mais chaque mouvement de manche complique tout, (il faut
se souvenir que le manche agit sur la gouverne de direction, deux axes
obligent, pas sur les ailerons) puis à la seconde qui précède
le toucher des roues, un coup de manche/direction pour ramener le nez dans
l'axe de la piste, le secret c'est d'entrée en
contact avant que le roulis induis face partir l'ulm en virage sinon
c'est raté ! Pas facile…Cela dit, la machine est
conçue pour amortir un toucher scabreux, mais jusqu'ou ?
Ca, on ne peut le savoir…qu'après, hélas !
La solution ? Ne pas atterrir vent de travers ! Hors, ici le
vent est presque toujours de travers l'après midi…
Hier matin la radio ne fonctionnait plus, mauvaise connection de l'antenne
due à la très forte humidité nocturne. Ce matin c'est
l'interphone qui était h.s. et en plus la batterie était à plat,
il doit y avoir un rapport. L'électroche, toujours l'electroche
qui me casse les yecoux en ulm.
Nouveauté, l'arrivée de deux coopérants militaires
français, un adjudant-chef ''instructeur'' ulm
et un adjudant ''mécanicien ulm'' car en
haut lieu (français, mauritanien, mystère) on considère
que les pilotes ulm déjà formés, Pedro et Sidi ne
sont pas au top ainsi que les mécaniciens.
Ca me fait rigoler, les pilotes en question ont chacun 200 heures de vol
dans les pires conditions car si la météo est relax ici en
bord de mer, vers la frontière malienne ou ils sont habituellement
basés c'est une autre histoire, entre les tempêtes de
sable et les températures de 50° !
C'est aussi paraît-il pour les emmener au niveau instructeur,
seul problème le coopérantpilote n'a de son propre
aveux aucune idée de ce que l'on doit enseigner à un
instructeur, il a été bombardé à ce poste car
il est un des rares pilote ulm de l'armée, il n'a d'ailleurs
pratiquement jamais volé sur les J300 et n'a accepté de
venir ici que pour profiter des primes princières d'expatriation
octroyées par la République généreuse.
Pareil pour le mécano qui rajoute que de toute façon tu peux
rien enseigner à des bougnoules ! Ca promet, je sens que je
vais les aimer ces connards…